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Il était une fois

Un beau Pays de Lune, tout y était très blanc.
Les robes étaient d’argent, tissées de fils de lune.
Les maisons étaient faites avec des pierres de lune.
Les gens n’y marchaient pas, ils passaient en volant sur un rayon de lune.
On s’éclairait le soir avec des vers luisants.
Et dans le ciel sans voile seule y régnait la lune, car il n’existait pas la plus petite étoile.

Lunili était Roi.
Son palais de cristal vibrait au moindre vent en notes très légères, en chansons cristallines…

Lunala son épouse veillait près du berceau fait d’un croissant de lune leur fille nouvelle-née Lunelette chérie.

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Pour bien la protéger, la parer, la vêtir, d’habiles araignées tissaient de vraies soieries.
Afin de la nourrir cinquante jeunes filles chantaient dans le vallon de la forêt des Los, des arbres enchantés aux feuilles en forme de lune.
Sur chaque mélodie, l’arbre dansait très beau, s’agitait sans arrêt, afin que bientôt tombent de sa feuille légère des gouttes argentées et doucement sucrées que les jeunes Lunniennes recueillaient aussitôt dans de larges bassins nacrés et scintillants.

Vint le jour du baptême.
La Reine fit venir chacune de ses soeurs et le Roi.
Ses amis:
Lori,Roi des Etangs, vint sur un nénuphar.
Lilo,Roi des Cascades, vint sur la nuée grise, portée par des mésanges.
Lana,Reine des Sources, vint sur un miroir d’eau, suivie de libellules.
Léta,la Souveraine des Gouttes de Rosée, vint en perle dorée sur l’aile d’un zéphir.
On goûta quelques feuilles de ce La-Do sucré qui pousse au son des harpes.
On but de ce La-Mi, jus doré qu’on extrait de hautes tiges qui croissent lorsque chantent les flûtes.

Lunelette dormait dans son croissant de lune.
Et chacun accrocha aux cornes du berceau le voeu que chaque jour la Princesse put voir s’accomplir ses beaux rêves.
Alors, du fond du ciel donnant son bel éclat à ses plus chauds rayons, parcourant les espaces, traversant le cristal, soulevant les rideaux, le Soleil, lui aussi, voulut toucher du doigt le petit lit d’enfant et porter son souhait.
Et Lunelette ouvrit ses yeux bleus et le vit.
Et ses Mains se tendirent vers l’astre insaisissable.
Et tous avaient compris que l’enfant désirait posséder le soleil… 

*

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*

Depuis ce jour grandit dans le Pays de Lune une princesse triste qui rêvait de soleil…
En vain dans le Palais, le bon Roi Lunili l’entourait de jouets, de présents faits de Lune.
En vain ses moindres rêves étaient réalisés.
Seul restait le premier de ses tendres souhaits qui ne fut accompli et l’unique impossible à satisfaire, un jour au beau Pays de Lune où tout demeurait blanc des doux rayons d’argent que leur tissait la Lune.

La Reine Lunala lentement se mourait car jamais Lunelette n’avait voulu sourire. 

Alors en toute hâte, on pria les héraults, chouettes silencieuses et hiboux valeureux, d’aller chercher partout les meilleurs ouvriers du royaume de Lune.
Ceux qui forgeaient le fer, ceux qui coulaient le bronze, ceux qui filaient le verre, ceux soufflant du cristal la merveilleuse bulle qu’irisait la lumière de son bel arc-en-ciel.
Ils devaient travailler sans jamais s’arrêter afin de façonner l’image du soleil pour que vive la Reine et sourie Lunelette.
Chacun se mit à l’oeuvre:
L’un se servit d’argent, de topazes, de rubis.
L’autre prit du phosphore en recouvrit du cuivre.
Le troisième inventa un feu qui rougeoyait sans s’éteindre jamais.
Le plus habile enfin fit un miroir immense afin de conserver du matin jusqu’au soir l’image du soleil. 

Déjà le Roi croyait le drame terminé.
On touchait le Soleil, même il vous aveuglait.
Hélas! la nuit tomba. Plus rien ne subsista.
La Lune brillait seule de son reflet d’argent ayant chassé l’image du Soleil disparu de la vasque trompeuse.
Alors brisant de rage le miroir inutile il en jeta dans l’air les fragments innombrables qui se plantèrent au ciel comme autant de clous d’or.

Lunelette à l’instant voyant la féerie de ces mille et un feu fixés dans l’infini, se sentit libérée et sourit à la nuit. 

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Dans le Pays de Lune depuis la joie demeure.
La Reine vit heureuse et Lunelette aussi.
Car le soir et la nuit brillent dans le ciel noir comme autant de soleils les milliers de feux d’or des brillantes étoiles.

Les princesses Lune et Etoile ……

Et tous les enfants avaient les yeux emplis d’étoiles

©Edith Clausse

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Tristesse de la Lune 

 Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse
Avant de s’endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l’azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d’opale,
Et la met dans son coeur loin des yeux du soleil.

Charles Baudelaire

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À propos de mimsy4818

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